Une bergerie néolithique dans le Vercors: analyse des macro-restes végétaux des "fumiers" fossiles de la Grande Rivoire (Isère, France)

L’abri-sous-roche de la Grande Rivoire est situé dans le nord du massif du Vercors, à 580 m d’altitude. Les dépôts archéologiques du Néolithique moyen et final (4500-3000 av. J.-C.) présentent une forte accumulation de “fumiers” fossiles qui, d’après les analyses sédimentologiques, témoignent d’une activité pastorale principalement orientée vers les caprinés (moutons et chèvres). L’analyse des macrorestes végétaux, conservés sous forme carbonisée, a permis d’identifier des graines et des fruits, mais aussi des bourgeons, des fragments de feuilles, d’écorce, de coques, etc. Les taxons principalement représentés sont le sapin (Abies alba), le gui (Viscum album) et le chénopode (Chenopodium sp.). Le corpus contient beaucoup d’autres restes d’arbres et d’arbustes comme le hêtre (Fagus sylvatica), le sureau (Sambucus sp.), le noisetier (Corylus avellana) et des céréales (Triticum sp. et Hordeum sp.). Parmi ces taxons, certains ont pu être apportés intentionnellement par les hommes pour l’entretien du troupeau (sapin, gui) ou pour leur propre nourriture (céréales)